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Décès

Marc Trivier (1960-2024)

Jean-Claude Pirotte, vu par Marc Trivier en 1990.
(AML 00253/0182)

Les AML sont au regret d’annoncer le décès de Marc Trivier, survenu ce 27 septembre.

Lié aux AML depuis 1989, où il officiait comme photographe, Marc Trivier était un artisan du temps et de la lumière. Nourrie de littérature, de philosophie et d’arts plastiques, sa pratique photographique s’est notamment incarnée dans les silhouettes en noir et blanc de personnalités contemporaines, qu’il figeait pour l’éternité.

Sa collaboration professionnelle avec les AML s’est entre autres manifestée à travers ses célèbres portraits d’auteurs et autrices belges, ainsi que ses photos de plateau issues de ses liens avec l’Ensemble Théâtral Mobile. On lui doit également d’avoir révélé l’audace avant-gardiste de Paul Nougé, à travers les 19 photos de La Subversion des images. En produisant un nouveau tirage à partir des négatifs originaux conservés aux AML, il a magnifié le travail du surréaliste bruxellois. Exécutée dans un format sensiblement plus grand que l’original, cette série est régulièrement exposée partout dans le monde.

Sensible à la trace, au temps qui passe et au dialogue fécond avec les mots, Marc Trivier avait le don de convoquer l’instant, jusque dans les gestes les plus anodins du dévoilement photographique, telles ces planches-contacts qu’il produisait pour les besoins de l’archive.

Activement impliqué dans l’organisation d’expositions pour le compte de l’institution, Marc Trivier a lui-même participé avec ses propres œuvres à une quinzaine d’expositions, collectives et individuelles, en Belgique et à l’étranger.

« Les photographies ne rappellent rien ni personne. Elles n’appartiennent qu’au temps où on les regarde », pouvait-on lire dans l’exposition que les AML avaient consacrée à son travail en 2018, sous le titre Dans l’objectif de Marc Trivier : des écrivains belges. La même année, le Musée de la Photographie de Charleroi, lui ouvrait ses salles avec Marc Trivier. La lumière et les choses. Ces derniers mois, il les avait consacrés à préparer une future exposition, impliquant les deux institutions amies et centrée sur une apologie du négatif, ce « paradis perdu ».